Sur quels faisceaux d'indices et indicateurs comportementaux peut-on se baser afin d'identifier si un jeune est musulman pratiquant, s'il est dans le simple exercice de sa foi et de sa conscience ou s'il est en train de basculer et d'adhérer à un groupe et une idéologie djihadiste violente?

Comment un individu peut-il basculer dans l'idéologie djihadiste, y adhérer et s'y engager? Comment peut-il se déshumaniser et déshumaniser les autres? Quels sont les fils invisibles ? Peuvent-ils être identifiés ou détectés en amont de la fin du processus d'embrigadement?

Comment expliquer qu'un tel nombre d'individus, bien plus jeunes que dans les années 1990 ou 2000, filles et garçons, de toute classe sociale et de toute confession puissent être hameçonnés par les discours radicaux et y adhérer? Quelles sont les différences entre les stratégies d'avant 2005 et celles d'après 2005?

Afin de finaliser le processus d'embrigadement relationnel et terminer d'isoler l'individu et de le dissoudre dans le groupe, les rabatteurs djihadistes imposent des vêtements couvrants, afin d'ôter tout contour individuel au jeune homme ou à la jeune femme... Ils promettent ainsi une protection face à la société pervertie dans laquelle ils sont encore contraints de vivre pour le moment...

Quels sont les points de partage idéologiques entre salafistes piétistes et djihadistes? Quelles en sont les différences?

Pour répondre au processus d'embrigadement relationnel, une sortie de radicalisation s'opère d'abord par une approche émotionnelle, qui cette fois-ci doit être rassurante, pour pouvoir ensuite atteindre leur raison...

C'est à cette étape, quand la carapace de l'embrigadement relationnel est fendillée, que l'on entame la phase de désengagement idéologique pour que le jeune prenne conscience du décalage entre ce qui lui a été promis pour répondre à son idéal et la réalité du fonctionnement du groupe radical. il s'agit d'insérer un doute sur le bienfait de son engagement dans le groupe radical... La place des repentis est ici fondamentale.